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Gérard Pesson
Carmagnole
2015

ensemble (8)
12'

78 pages
32*24 cm
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« Composing is nothing other than prolonging the work of listening. »
« Composer n’est rien d’autre que prolonger le travail de l’écoute. »
Gérard Pesson



Description
fr

This work took a long time to mature, and went through several purely mental states before it became perfectly adjusted to the Cairn ensemble. Written with each musician in mind, all of whom I have known and worked with for many years, ‘Carmagnole’ is a kind of joyful, virtuoso toccata, pulsating and sometimes verging on dance — most probably because this piece, written for the Monte-Carlo Printemps des Arts, was at first meant to be performed in parallel with early dances which are thus echoed in this work (including a very short self-quotation of my 1997 ‘Branle du Poitou’).
‘Carmagnole’ is a short chamber concerto in disguise, with three soloists combined into two pairs: piano and percussion on one hand — the percussionist mostly playing inside the piano; and the guitar on the other, doubled by the percussionist, who plays a guitar lying horizontally on a table, whenever his requirements as a pianist-manipulator leave him the opportunity. Opposite the soloists, the flutes and clarinet bond together and the string trio forms a close-knit group. These intersecting entities generate sounds which transform each other and are transformed as the piece develops, sometimes leading to an illusion of electronics (using professional or makeshift bottlenecks, and a two-tone metronome !), or even to real, albeit primitive, electronics, with two e-bows emitting a sizzling minor third… the trace, it would seem, of a phantom frequency. And speaking of ghosts, in the very middle of the piece, which is the score’s slow moment, one can hear my very first attempt at spectral music (furtively pulsating into a slow waltz); this passage marks a degree of incandescence of timbre resolving into harmony. To complete this feast of sounds, the octet turns into a choir (in the first part of the piece), inhaling and exhaling sounds on C and D (the first notes of the 1792 song), or using (in the last part) sleigh-bells at their feet.?These impressions of ancient, archaic, sometimes even oriental dances, these ornate melodies are progressively lacerated (like the tapestries of shepherd boys and sweet pink lambs in Ravel's l'Enfant et les sortilèges) by grinding metallic sounds (using bows on the strings of both guitars); thanks to a steady increase of rhythmic energy, they are kindled, galvanized until they reach a climax — it could be a race, a sports match or a charivari, with the musicians ripping sounds apart, and hurling them at each other in an atmosphere of total jubilation.
The word “Carmagnole” indicates here a character, the idea of a joyful musical celebration expressing confidence in the future; thus, the first six notes of the famous revolutionary song appear here and there only as a playful sign, with no programmatic intention; they are very recognizable in the last seconds. (It is rather amusing, by the way, to note that this “Carmagnole” was commissioned by the artistic institution of Monaco, a princedom, and first performed there).
[Gérard Pesson]

• Commissioned by Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo
• Premiered on 22 March 2015, Salle Prince Pierre – Grimaldi Forum, Monaco by ensemble Cairn conducted by Guillaume Bourgogne
• Dedicated to Mathieu Bonilla
Cette pièce a connu une très longue maturation et même plusieurs états purement mentaux jusqu’à ce qu’elle devienne une musique exactement ajustée à l’ensemble Cairn, écrite en pensant à chacun des musiciens qui sont des compagnons de route depuis de longues années. ‘Carmagnole’ a quelque chose d’une toccata joyeuse, virtuose — musique souvent pulsée tirant parfois vers la danse, sans doute parce qu’à un état du projet de programmation pour le Printemps des Arts de Monte-Carlo, la partition devait être créée en regard de danses anciennes dont on trouve des échos dans cette musique — et jusqu’à une très courte auto-citation de mon ‘Branle du Poitou’ (1997).
‘Carmagnole’ est comme un concerto de chambre déguisé dont les trois solistes sont appariés en deux binômes : le piano et la percussion, d’une part — le percussionniste jouant le plus souvent dans le piano ; et la guitare de l’autre, instrument que le percussionniste double, disposant lui aussi d’une guitare posée sur une tablette dont il joue parfois lorsqu’il n’est pas requis comme pianiste manipulateur. Face à ces solistes, flûtes et clarinette jouent presque toujours soudées, ainsi que le trio à cordes de son côté qui fait bloc. Ces entités croisées génèrent des sons se transformant entre eux à mesure et menant parfois à une impression d’électronique (utilisation de bottleneck, professionnels ou bricolés, d’un métronome à deux tons !), voire à une électronique véritable quoique primitive : deux e-bows émettant une tierce mineure grésillée qui semble là comme la trace d’une fréquence fantôme. Et à propos de fantôme, on entend au mitan de la pièce, moment lent de la partition, ma première tentative en matière de musique spectrale (d’ailleurs furtivement pulsée en valse lente), passage qui marque là un degré d’incandescence du timbre se résolvant en harmonie. Pour que cette kermesse sonore soit plus complète, l’octuor se change parfois (dans la première partie de la pièce) en une chorale émettant des sons inspirés/expirés, sur les notes do et ré (les premières de la chanson de 1792), ou utilise (dans la dernière partie) des grappes de grelots joués avec les pieds.
Ces évocations de danses anciennes, antiques, et même orientales, ces airs ornés se trouvent progressivement lacérés (comme les tapisseries des pastoureaux et leurs agneaux rose tendre dans l’Enfant et les sortilèges de Ravel) par des sons grinçants, ferraillants (utilisation d’archets sur les cordes des deux guitares), portés à blanc par un échauffement progressif de l’énergie rythmique jusqu’à une résolution qui semble une course, un match ou un charivari, comme si les musiciens s’envoyaient à la tête les sons les plus déchiquetés, les mieux jubilatoires.
Ce mot de “carmagnole” fonctionne plutôt comme une indication de caractère, ayant ici le sens d’une fête instrumentale allègre et confiante dans l’avenir, et ce n’est que comme un signal ludique, mais non programmatique, que les six premières notes de la célèbre chanson révolutionnaire apparaissent ici et là, plusieurs fois dans la pièce — tout à fait repérables dans les dernières secondes de la partition (soit dit en passant, il est piquant qu’une “carmagnole” ait été commandée par l’institution artistique d’une principauté et qu’elle y ait été créée).
[Gérard Pesson]

• Commande du Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo
• Création le 22 mars 2015, Salle Prince Pierre – Grimaldi Forum, Monaco par l'ensemble Cairn sous la direction de Guillaume Bourgogne
• Dédiée à Mathieu Bonilla

Credits

  • Edited by Misael Gauchat
  • Notice layout: Maxime Barthélemy
  • Proofreading: Gérard Pesson

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Gérard Pesson
About
fr
1958 – *

Gérard Pesson's music is a radiography of musical gestures and rhythms, which he scrutinises with a fascinatingly refined evocative power. Within his music, the quest for the marvelous stirs up a surge of the mind, striking like a sound fit of involuntary memory.
– Ramón Lazkano

Find the complete works, dating from 2014 to future pieces, at Maison ONA.
1958 – *

La musique de Gérard Pesson est une radiographie des gestes et des rythmes musicaux, qu’il scrute avec une puissance évocatrice au raffinement fascinant. En elle, la quête du merveilleux provoque le surgissement, qui frappe telle une mémoire involontaire sonore.
– Ramón Lazkano

Retrouvez chez Maison ONA l’intégralité de ses œuvres composées depuis 2014 et à venir.