Pierre Henry
69 Incidents
1951
prepared piano
ad lib. duration
84 pages
32*24 cm
© 2021 / ONA 0158 / 978-2-37166-157-8
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« […] at the same time the beating of the heart and the repetitive noise of machines. A living pulsation, a vibrating presence, trembling and rippling like the wind. »
« […] à la fois le battement du cœur et le bruit répétitif des machines : une pulsation vivante, une présence qui vibre, frémit et ondule comme le vent. »
Description
fr
“I have often said that the piano has everything. I played it when I was young, and for a long time. I'd like to add this formulation: I was under house arrest inside a piano. From 1944 onward, I undertook the writing of a series of pieces for the instrument.
An enlarged piano, for 3, 4 or 5 hands... Funérailles, Dimanches noirs, Trajectoires, Incidents, Partitas, and Bidules are the titles. Music which, later on, breathed instrumental life into my concrete experiments [...].”
“I should mention that before making musique concrète, I had composed instrumental pieces which I then recycled into my first concrete works. Percussion, my first instrument, had had a decisive influence. The permanence of rhythm, which I associate with the passage of time, is at the same time the beating of the heart and the repetitive noise of machines. A living pulsation, a vibrating presence, trembling and rippling like the wind.”
“The first pianos of 'Bidule en ut' and 'Microphone bien tempéré' were instruments where the keys strike modified strings equipped to emit complex and strange sounds but with very little resonance. What I was interested in was creating something different out of the usual sounds resonating within the piano's soundboard. I laid idiophones, tubes, and a whole range of objects onto the strings, rattling and creating rhythms. They were balanced on there but were stable enough that I was able to stick contact mics onto them and so amplify them. I had at my fingertips a sort of orchestral piano, a fascinating machine which played itself. All you had to do was brush it or touch it and it would resonate, sounding its jangling harmonies and unprecedented vibrations. Tremors and seashells shivered on the strings of the piano.”
[Pierre Henry]
• Recorded on 18 and 19 March 2021 at Philharmonie de Paris by Cécile Maisonhaute
Improvisatory basis for total piano, "69 Incidents" is an open work in form and length, but not aleatoric, as it is the result of the interplay of proposals and decisions — enough for the intrepid performer to sink their teeth into.
An enlarged piano, for 3, 4 or 5 hands... Funérailles, Dimanches noirs, Trajectoires, Incidents, Partitas, and Bidules are the titles. Music which, later on, breathed instrumental life into my concrete experiments [...].”
“I should mention that before making musique concrète, I had composed instrumental pieces which I then recycled into my first concrete works. Percussion, my first instrument, had had a decisive influence. The permanence of rhythm, which I associate with the passage of time, is at the same time the beating of the heart and the repetitive noise of machines. A living pulsation, a vibrating presence, trembling and rippling like the wind.”
“The first pianos of 'Bidule en ut' and 'Microphone bien tempéré' were instruments where the keys strike modified strings equipped to emit complex and strange sounds but with very little resonance. What I was interested in was creating something different out of the usual sounds resonating within the piano's soundboard. I laid idiophones, tubes, and a whole range of objects onto the strings, rattling and creating rhythms. They were balanced on there but were stable enough that I was able to stick contact mics onto them and so amplify them. I had at my fingertips a sort of orchestral piano, a fascinating machine which played itself. All you had to do was brush it or touch it and it would resonate, sounding its jangling harmonies and unprecedented vibrations. Tremors and seashells shivered on the strings of the piano.”
[Pierre Henry]
• Recorded on 18 and 19 March 2021 at Philharmonie de Paris by Cécile Maisonhaute
Improvisatory basis for total piano, "69 Incidents" is an open work in form and length, but not aleatoric, as it is the result of the interplay of proposals and decisions — enough for the intrepid performer to sink their teeth into.
« J’ai souvent dit il y a tout dans le piano. Je l’ai pratiqué très jeune et longtemps. J’aimerais ajouter cette formule : j’ai été (assigné) à résidence dans un piano. Dès 1944, j’ai entrepris un série de pièces écrites pour lui. Un piano élargi pour 3, 4, 5 mains… Funérailles, Dimanches noirs, Trajectoires, Incidents, Partitas, Bidules en sont les titres. Des musiques qui, par la suite ont insufflé une vie instrumentale à mes expériences concrètes […]. »
« Je dois dire qu’avant de faire de la musique concrète, j’avais composé des pièces instrumentales que j’ai recyclées par la suite dans mes premières œuvres concrètes. La percussion, mon premier instrument, a eu une influence déterminante. Cette permanence du rythme, que j’associe au temps qui passe, est à la fois le battement du cœur et le bruit répétitif des machines : une pulsation vivante, une présence qui vibre, frémit et ondule comme le vent. »
« Les premiers pianos de 'Bidule en ut' et 'Microphone bien tempéré' étaient des instruments où la touche percutait une corde modifiée, pourvue de tout un attirail qui donnait des sons complexes et étranges, mais avec très peu de résonance.
Ce qui m’intéressait, c’était de détourner ce son habituel des cordes qui résonnent dans la table d’harmonie du piano. Je déposais sur les cordes des instruments à peau, des tuyaux, et tout un tas d’éléments qui cliquetaient et produisaient des rythmes. Ils étaient posés en équilibre, mais suffisamment stables pour que je puisse y greffer des micros-contact et les amplifier. J’avais sous les doigts une sorte de piano orchestral, une machinerie étonnante, qui jouait par elle-même. Il suffisait de l’effleurer et de la toucher pour qu’elle se mette à résonner, à faire entendre son cliquetis d’harmonies et de vibrations inouïes. Je créais des tremblements et des frémissements de coquillages sur les cordes du piano. »
[Pierre Henry]
• Œuvre enregistrée les 18 et 19 mars 2021 à la Philharmonie de Paris par Cécile Maisonhaute
Base d'improvisation pour piano total, "69 Incidents" est œuvre ouverte sur sa forme et sa durée, mais non aléatoire car elle résulte d’un ensemble de propositions et de décisions — ce qui ravira l’interprète intrépide.
« Je dois dire qu’avant de faire de la musique concrète, j’avais composé des pièces instrumentales que j’ai recyclées par la suite dans mes premières œuvres concrètes. La percussion, mon premier instrument, a eu une influence déterminante. Cette permanence du rythme, que j’associe au temps qui passe, est à la fois le battement du cœur et le bruit répétitif des machines : une pulsation vivante, une présence qui vibre, frémit et ondule comme le vent. »
« Les premiers pianos de 'Bidule en ut' et 'Microphone bien tempéré' étaient des instruments où la touche percutait une corde modifiée, pourvue de tout un attirail qui donnait des sons complexes et étranges, mais avec très peu de résonance.
Ce qui m’intéressait, c’était de détourner ce son habituel des cordes qui résonnent dans la table d’harmonie du piano. Je déposais sur les cordes des instruments à peau, des tuyaux, et tout un tas d’éléments qui cliquetaient et produisaient des rythmes. Ils étaient posés en équilibre, mais suffisamment stables pour que je puisse y greffer des micros-contact et les amplifier. J’avais sous les doigts une sorte de piano orchestral, une machinerie étonnante, qui jouait par elle-même. Il suffisait de l’effleurer et de la toucher pour qu’elle se mette à résonner, à faire entendre son cliquetis d’harmonies et de vibrations inouïes. Je créais des tremblements et des frémissements de coquillages sur les cordes du piano. »
[Pierre Henry]
• Œuvre enregistrée les 18 et 19 mars 2021 à la Philharmonie de Paris par Cécile Maisonhaute
Base d'improvisation pour piano total, "69 Incidents" est œuvre ouverte sur sa forme et sa durée, mais non aléatoire car elle résulte d’un ensemble de propositions et de décisions — ce qui ravira l’interprète intrépide.
Credits
- Edited by Maxime Barthélemy & Misael Gauchat
- Musicologist: Guillaume Dubigny
- Engraving: Manuel Hidalgo Navas
- Translation: Edward J. P. Williams
- Proofreading: Cécile Maisonhaute & Isabelle Warnier
Pierre Henry on his prepared piano © BBC
© L. Crespi
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Pierre Henry
About
fr
1927 – 2017
Ineluctable figurehead of this century's musical creativity, Pierre Henry discovered a balance between radicality and fervent popularity. This unique position introduced him to a large spectrum of audiences and left his experimental approach uncompromised. His legacy is that of a profoundly staggering body of work ahead of its time.
Find his monumental symphony in homage to Beethoven and his piano works at Maison ONA.
Ineluctable figurehead of this century's musical creativity, Pierre Henry discovered a balance between radicality and fervent popularity. This unique position introduced him to a large spectrum of audiences and left his experimental approach uncompromised. His legacy is that of a profoundly staggering body of work ahead of its time.
Find his monumental symphony in homage to Beethoven and his piano works at Maison ONA.
1927 – 2017
Figure incontournable de la création musicale de ce siècle, Pierre Henry a su trouver un équilibre entre radicalité artistique et ferveur populaire. Cette posture unique lui a ouvert un éventail d’audience très large tout en conservant une démarche expérimentale sans compromis. Il laisse derrière lui une œuvre profondément vertigineuse, en avance sur son temps.
Retrouvez chez Maison ONA sa monumentale symphonie en hommage à Beethoven et ses œuvres pour piano.
Figure incontournable de la création musicale de ce siècle, Pierre Henry a su trouver un équilibre entre radicalité artistique et ferveur populaire. Cette posture unique lui a ouvert un éventail d’audience très large tout en conservant une démarche expérimentale sans compromis. Il laisse derrière lui une œuvre profondément vertigineuse, en avance sur son temps.
Retrouvez chez Maison ONA sa monumentale symphonie en hommage à Beethoven et ses œuvres pour piano.