Gérard Pesson
on poem by Maurice Ravel
on poem by Maurice Ravel
N'allez pas au bois
2023
voice & piano
3'30
19 pages
24*32 cm
© 2023 / ONA 0200 / 978-2-37166-199-8
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« Composing is nothing other than prolonging the work of listening. »
« Composer n’est rien d’autre que prolonger le travail de l’écoute. »
Description
fr
I remember that during each season of the three years I spent at Lycée Maurice Ravel in Paris, from 1973 to 1976 (coinciding with the centenary year of Ravel's birth), our music class, section A6, would sing as a choir at the Pleyel hall, which, long before its restoration in 2015, was bathed in an indefinable dark blue hue — pastel or cerulean...?
Our Maurice Ravel choir had obviously performed the "Trois Chansons (Three Songs)", for which Ravel himself had written the lyrics. When Alexandra Laederich asked me to write a melody for voice and piano to go with a French text for the Nadia and Lili Boulanger competition, I immediately thought of the "Ronde", the third of these songs. The text is so Ravelian, half erudite, half witty, and consists of a list of all the evil spirits one might encounter in a forest (58 different words in all, if one counts the masculine and feminine declensions of the same noun). Some of these rare words, and their meanings, were completely unknown to us. What was a thyade, a dryad, a lamia, a stryge, a ghoul, a gnomide or a goblin? What was an incubus, an efrit, a kobold, a korrigan or an ægypan?
Writing music to a text I knew by heart, so fundamentally linked to a completely different piece (that I also knew perfectly), induced a strong constraint, a sort of challenge. I had to separate the inseparable, operate a rigorous disjunction in my mind, and sing only the words of the text, letting the bouncing rhythm of this accumulative litany express itself independently, bearing the colours of a fantastic tale.
The rule was that this melody should not contain any quotation from the source work ("Ronde"), yet there just had to be an exception. It comes at the last second of the singing part, in a non-literal way.
In this melody, I wanted children's tale terrors to become as palpable as spells, and above all to convey the playful spirit this list full of mischievous innuendos implies — such as Ravel's spirit knew how to produce.
— Gérard Pesson
v 2023
• Melody specially commissioned for the twelfth edition of the Nadia and Lili Boulanger International Voice and Piano Competition with the support of the Francis and Mica Salabert Foundation.
• Premiered on 28 October 2023 during the semi-final of the Nadia and Lili Boulanger International Voice and Piano Competition at the Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris.
Our Maurice Ravel choir had obviously performed the "Trois Chansons (Three Songs)", for which Ravel himself had written the lyrics. When Alexandra Laederich asked me to write a melody for voice and piano to go with a French text for the Nadia and Lili Boulanger competition, I immediately thought of the "Ronde", the third of these songs. The text is so Ravelian, half erudite, half witty, and consists of a list of all the evil spirits one might encounter in a forest (58 different words in all, if one counts the masculine and feminine declensions of the same noun). Some of these rare words, and their meanings, were completely unknown to us. What was a thyade, a dryad, a lamia, a stryge, a ghoul, a gnomide or a goblin? What was an incubus, an efrit, a kobold, a korrigan or an ægypan?
Writing music to a text I knew by heart, so fundamentally linked to a completely different piece (that I also knew perfectly), induced a strong constraint, a sort of challenge. I had to separate the inseparable, operate a rigorous disjunction in my mind, and sing only the words of the text, letting the bouncing rhythm of this accumulative litany express itself independently, bearing the colours of a fantastic tale.
The rule was that this melody should not contain any quotation from the source work ("Ronde"), yet there just had to be an exception. It comes at the last second of the singing part, in a non-literal way.
In this melody, I wanted children's tale terrors to become as palpable as spells, and above all to convey the playful spirit this list full of mischievous innuendos implies — such as Ravel's spirit knew how to produce.
— Gérard Pesson
v 2023
• Melody specially commissioned for the twelfth edition of the Nadia and Lili Boulanger International Voice and Piano Competition with the support of the Francis and Mica Salabert Foundation.
• Premiered on 28 October 2023 during the semi-final of the Nadia and Lili Boulanger International Voice and Piano Competition at the Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris.
Je me souviens qu’à chaque saison de mes trois années passées au lycée Maurice Ravel à Paris, de 1973 à 1976 (donc au moment du centenaire de la naissance de Ravel), notre classe musicale, section A6, allait chanter en formation chorale à la salle Pleyel qui, bien avant sa restauration de 2015, était plongée dans une nuance bleu sombre indéfinissable — pastel ou céruléen… ?
Notre Chorale Maurice Ravel y avait évidemment interprété les "Trois Chansons" dont Ravel lui-même avait écrit les textes. Et lorsqu’Alexandra Laederich m’a sollicité pour le concours Nadia et Lili Boulanger afin que j’écrive une mélodie pour voix et piano sur un texte en français, j’ai tout de suite pensé à la "Ronde", la 3e de ces chansons, ce texte si ravélien, mi savant mi drolatique, qui consiste en une énumération de tous les mauvais génies qu’on risque de rencontrer dans une forêt (58 mots différents en tout, si on compte les déclinaisons masculines et féminines d’un même substantif). Certains de ces mots rares, et leurs significations, nous étaient tout à fait inconnus. Qu’était-ce donc qu’une thyade, une dryade, une lamie, une stryge, une goule, une gnomide ou une gobeline ? Qu’était-ce qu’un incube, un éfrit, un kobold, un korrigan ou bien un ægypan ?
Écrire de la musique sur un texte, connu par cœur, très originellement lié à une tout autre musique, que j’avais aussi parfaitement en tête, induisait une contrainte forte, une sorte de défi. Il fallait donc délier l’inséparable, opérer une disjonction rigoureuse dans la mémoire et ne plus faire chanter en soi-même que les mots du texte, laisser s’exprimer le rythme bondissant de cette litanie accumulative aux couleurs d’un conte fantastique.
La règle était que cette mélodie ne comporte aucune citation de l’œuvre source ("Ronde"), mais il fallait bien une exception à cette règle. Elle arrive à la dernière seconde de la partie de chant, de manière non littérale.
J’ai voulu, dans cette mélodie, rendre bien palpable les effrois d’un conte pour enfants autant que les sortilèges, mais surtout traduire l’esprit ludique qu’implique cette liste pleine de sous-entendus malicieux tels que l’esprit de Ravel savait en produire.
— Gérard Pesson
v 2023
• Mélodie commandée spécialement pour la douzième édition du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger avec le soutien de la Fondation Francis et Mica Salabert.
• Création le 28 octobre 2023 lors de la demi-finale du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
Notre Chorale Maurice Ravel y avait évidemment interprété les "Trois Chansons" dont Ravel lui-même avait écrit les textes. Et lorsqu’Alexandra Laederich m’a sollicité pour le concours Nadia et Lili Boulanger afin que j’écrive une mélodie pour voix et piano sur un texte en français, j’ai tout de suite pensé à la "Ronde", la 3e de ces chansons, ce texte si ravélien, mi savant mi drolatique, qui consiste en une énumération de tous les mauvais génies qu’on risque de rencontrer dans une forêt (58 mots différents en tout, si on compte les déclinaisons masculines et féminines d’un même substantif). Certains de ces mots rares, et leurs significations, nous étaient tout à fait inconnus. Qu’était-ce donc qu’une thyade, une dryade, une lamie, une stryge, une goule, une gnomide ou une gobeline ? Qu’était-ce qu’un incube, un éfrit, un kobold, un korrigan ou bien un ægypan ?
Écrire de la musique sur un texte, connu par cœur, très originellement lié à une tout autre musique, que j’avais aussi parfaitement en tête, induisait une contrainte forte, une sorte de défi. Il fallait donc délier l’inséparable, opérer une disjonction rigoureuse dans la mémoire et ne plus faire chanter en soi-même que les mots du texte, laisser s’exprimer le rythme bondissant de cette litanie accumulative aux couleurs d’un conte fantastique.
La règle était que cette mélodie ne comporte aucune citation de l’œuvre source ("Ronde"), mais il fallait bien une exception à cette règle. Elle arrive à la dernière seconde de la partie de chant, de manière non littérale.
J’ai voulu, dans cette mélodie, rendre bien palpable les effrois d’un conte pour enfants autant que les sortilèges, mais surtout traduire l’esprit ludique qu’implique cette liste pleine de sous-entendus malicieux tels que l’esprit de Ravel savait en produire.
— Gérard Pesson
v 2023
• Mélodie commandée spécialement pour la douzième édition du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger avec le soutien de la Fondation Francis et Mica Salabert.
• Création le 28 octobre 2023 lors de la demi-finale du Concours international de chant-piano Nadia et Lili Boulanger au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
Credits
- Edited by Misael Gauchat
- Notice layout: Maxime Barthélemy
- Translation: Jean-Charles Beaumont
- Proofreading: Gérard Pesson
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Gérard Pesson
About
fr
1958 – *
Gérard Pesson's music is a radiography of musical gestures and rhythms, which he scrutinises with a fascinatingly refined evocative power. Within his music, the quest for the marvelous stirs up a surge of the mind, striking like a sound fit of involuntary memory.
– Ramón Lazkano
Find the complete works, dating from 2014 to future pieces, at Maison ONA.
Gérard Pesson's music is a radiography of musical gestures and rhythms, which he scrutinises with a fascinatingly refined evocative power. Within his music, the quest for the marvelous stirs up a surge of the mind, striking like a sound fit of involuntary memory.
– Ramón Lazkano
Find the complete works, dating from 2014 to future pieces, at Maison ONA.
1958 – *
La musique de Gérard Pesson est une radiographie des gestes et des rythmes musicaux, qu’il scrute avec une puissance évocatrice au raffinement fascinant. En elle, la quête du merveilleux provoque le surgissement, qui frappe telle une mémoire involontaire sonore.
– Ramón Lazkano
Retrouvez chez Maison ONA l’intégralité de ses œuvres composées depuis 2014 et à venir.
La musique de Gérard Pesson est une radiographie des gestes et des rythmes musicaux, qu’il scrute avec une puissance évocatrice au raffinement fascinant. En elle, la quête du merveilleux provoque le surgissement, qui frappe telle une mémoire involontaire sonore.
– Ramón Lazkano
Retrouvez chez Maison ONA l’intégralité de ses œuvres composées depuis 2014 et à venir.