Luc Ferrari
Après Presque Rien
2004
ensemble (15), 2 samplers & audio
25'
© 2018 / ONA 0362
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« It might be difficult to imagine, because usually, people have a plan. »
« Je ne sais pas si on peut comprendre parce que normalement on a un plan […] »
Description
fr
About three years had elapsed between the composition of ‘Presque Rien avec instruments’ and its première, so the score was more like a vague memory to me. During the concert, I was very perturbed, not because I found the piece good or bad, but the score really seemed to mark the end of the Presque rien series. And at one point I even felt that it marked the end, full stop. Something like: after this, there’s nothing left for me to do. Stuck!
So, I thought: I’m going to call this “après presque rien”. And voilà!
In fact, because the ‘Presque Rien’ pieces are based on a very strong concept, I needed to free myself from any concept whatsoever. Free and without any preconceived ideas, I de-cided to let myself be led by time and by chance encounters. So I started composing with no specific project in mind. I let my whims guide me, like: I feel like doing this now, and now I feel like doing that, I’ve had enough of this now, I feel like trying that, etc. It might be difficult to imagine, because usually, people have a plan. But I don’t, I escape, I don’t know what I’ll feel like tomorrow.
I think that’s what it’s like to leave time be, to seize it more or less firmly, tighten your grip and then let go, let it flow leisurely, get hold of it again, voluptuously, grab it tenderly, grab it violently, grab it nonchalantly, grab it in bad taste and wrench out its vulgarity and its aes-thetics, drown its ethics (I had to fit that one in somewhere), and also rebelliously endure its brutality, its inhumanity.
Here and there, I catch my breath, that’s an achievement in itself, you ask the questions you can.
[Luc Ferrari]
Thanks:
My thanks to Thierry Jousse who let me record during the shooting of his film ‘Les Invisibles’, my thanks to the Foire du Trône funfair who nearly stopped me recording, my thanks to Cécile from the street market in Montreuil who lent me her lovely voice, my thanks to Claude Debussy who held my hand during the last sequence of the score.
So, I thought: I’m going to call this “après presque rien”. And voilà!
In fact, because the ‘Presque Rien’ pieces are based on a very strong concept, I needed to free myself from any concept whatsoever. Free and without any preconceived ideas, I de-cided to let myself be led by time and by chance encounters. So I started composing with no specific project in mind. I let my whims guide me, like: I feel like doing this now, and now I feel like doing that, I’ve had enough of this now, I feel like trying that, etc. It might be difficult to imagine, because usually, people have a plan. But I don’t, I escape, I don’t know what I’ll feel like tomorrow.
I think that’s what it’s like to leave time be, to seize it more or less firmly, tighten your grip and then let go, let it flow leisurely, get hold of it again, voluptuously, grab it tenderly, grab it violently, grab it nonchalantly, grab it in bad taste and wrench out its vulgarity and its aes-thetics, drown its ethics (I had to fit that one in somewhere), and also rebelliously endure its brutality, its inhumanity.
Here and there, I catch my breath, that’s an achievement in itself, you ask the questions you can.
[Luc Ferrari]
Thanks:
My thanks to Thierry Jousse who let me record during the shooting of his film ‘Les Invisibles’, my thanks to the Foire du Trône funfair who nearly stopped me recording, my thanks to Cécile from the street market in Montreuil who lent me her lovely voice, my thanks to Claude Debussy who held my hand during the last sequence of the score.
Entre la composition de ‘Presque Rien avec instruments’ et sa création, il s’est passé environ 3 ans, ce qui fait que j’avais un peu oublié la partition.
Lors du concert de la création, j’ai été extrêmement troublé, non pas parce que je trouvais cela bien ou mal, mais cette partition indiquait en tout cas la fin de la série des ‘Presque Rien’. Et j’ai cru un moment même qu’elle indiquait carrément la fin. Quelque chose comme après ça je n’ai plus rien à faire. Bloqué !
Justement me suis-je dit : je vais dire “après presque rien”. Et voilà.
En fait comme les presque rien ont un concept très fort, il me fallait ici me libérer de quelque concept que ce soit.
Libre et sans a priori, j’ai décidé de me laisser conduire par le temps et par le hasard des rencontres. Je commençais donc à composer sans projets.
Au hasard des désirs, comme j’ai envie de ça… et puis j’ai envie de ça… ça suffit maintenant j’ai envie de ça… etc. Je ne sais pas si on peut comprendre parce que normalement on a un plan, là non, j’échappe je ne sais pas quel désir j’aurais demain — j’échappe et heureux.
Je crois que c’est comme cela laisser vivre le temps le saisir plus ou moins fortement le serrer et puis le laisser couler tranquillement le ressaisir avec volupté le ressaisir avec tendresse le ressaisir avec violence le ressaisir avec nonchalance le ressaisir avec mauvais goût et lui extirper sa vulgarité et son esthétique le laisser couler avec son éthique (il fallait bien que je le place) et aussi subir avec révolte sa brutalité son inhumanité.
Par-ci par-là je respire, c’est déjà pas mal, on se demande comme on peut.
Je m’amuse aussi. Heureusement.
[Luc Ferrari]
Remerciements:
Je remercie Thierry Jousse que m’a laissé enregistrer pendant le tournage de son film ‘Les Invisibles’, je remercie la Foire du Trône qui a failli m’empêcher d’enregistrer, je remercie Cécile du marché de Montreuil qui m’a prêté sa jolie voix, je remercie Claude Debussy qui m’a tenu la main dans la dernière séquence de la partition.
Lors du concert de la création, j’ai été extrêmement troublé, non pas parce que je trouvais cela bien ou mal, mais cette partition indiquait en tout cas la fin de la série des ‘Presque Rien’. Et j’ai cru un moment même qu’elle indiquait carrément la fin. Quelque chose comme après ça je n’ai plus rien à faire. Bloqué !
Justement me suis-je dit : je vais dire “après presque rien”. Et voilà.
En fait comme les presque rien ont un concept très fort, il me fallait ici me libérer de quelque concept que ce soit.
Libre et sans a priori, j’ai décidé de me laisser conduire par le temps et par le hasard des rencontres. Je commençais donc à composer sans projets.
Au hasard des désirs, comme j’ai envie de ça… et puis j’ai envie de ça… ça suffit maintenant j’ai envie de ça… etc. Je ne sais pas si on peut comprendre parce que normalement on a un plan, là non, j’échappe je ne sais pas quel désir j’aurais demain — j’échappe et heureux.
Je crois que c’est comme cela laisser vivre le temps le saisir plus ou moins fortement le serrer et puis le laisser couler tranquillement le ressaisir avec volupté le ressaisir avec tendresse le ressaisir avec violence le ressaisir avec nonchalance le ressaisir avec mauvais goût et lui extirper sa vulgarité et son esthétique le laisser couler avec son éthique (il fallait bien que je le place) et aussi subir avec révolte sa brutalité son inhumanité.
Par-ci par-là je respire, c’est déjà pas mal, on se demande comme on peut.
Je m’amuse aussi. Heureusement.
[Luc Ferrari]
Remerciements:
Je remercie Thierry Jousse que m’a laissé enregistrer pendant le tournage de son film ‘Les Invisibles’, je remercie la Foire du Trône qui a failli m’empêcher d’enregistrer, je remercie Cécile du marché de Montreuil qui m’a prêté sa jolie voix, je remercie Claude Debussy qui m’a tenu la main dans la dernière séquence de la partition.
Credits
- Premiered on 20 April 2006 by Musiques Nouvelles Ensemble (cond. J.-P. Dessy) at Palais de Beaux-Arts in Brussels (Belgium)
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Luc Ferrari
About
fr
1929 – 2005
Never ceasing to investigate, Luc Ferrari leaves behind a body of work by turns exalting, noble, funny, intimate, and nocturnal. Like a mirror turned toward the Other, it reflects the world and its fantasies.
He had a weakness for women with accents.
Find the near-complete catalogue of his mixed music and sonic pieces at Maison ONA — about 150 works released over time.
Never ceasing to investigate, Luc Ferrari leaves behind a body of work by turns exalting, noble, funny, intimate, and nocturnal. Like a mirror turned toward the Other, it reflects the world and its fantasies.
He had a weakness for women with accents.
Find the near-complete catalogue of his mixed music and sonic pieces at Maison ONA — about 150 works released over time.
1929 – 2005
N’ayant eu de cesse de questionner, Luc Ferrari nous laisse une œuvre tour à tour solaire, généreuse, drôle, intime ou nocturne. Tel un miroir tourné vers l’autre, s’y reflètent le monde et ses fantasmes.
Il avait un petit faible pour les femmes avec un accent.
Retrouvez chez Maison ONA la quasi-intégralité de ses pièces mixtes et sur support — soit environ 150 œuvres progressivement disponibles.
N’ayant eu de cesse de questionner, Luc Ferrari nous laisse une œuvre tour à tour solaire, généreuse, drôle, intime ou nocturne. Tel un miroir tourné vers l’autre, s’y reflètent le monde et ses fantasmes.
Il avait un petit faible pour les femmes avec un accent.
Retrouvez chez Maison ONA la quasi-intégralité de ses pièces mixtes et sur support — soit environ 150 œuvres progressivement disponibles.